les dualités

les dualités

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une œuvre en mouvement

un monde changeant,

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L’œuvre d’Olivier Carré est une exploration foisonnante de la dualité, ou plus justement des dualités, ces forces opposées mais complémentaires qui définissent à la fois notre monde et l’histoire de l’humanité.

Ses créations ne cessent de sonder et de refléter ces contrastes fondamentaux : entre l’éphémère et le durable, le réel et l’imaginaire, l’organique et le construit, la structure et le chaos, l’abstraction et la réalité, la liste ne continue de s’allonger en plongeant dans son oeuvre, jusque dans ses réalisations : parfois  dans des lieux emblématiques  au milieu de la place publique, parfois inaccessibles et impossibles à trouver, comme sa Tête n°1, enfouie quelque part au fin-fond de la forêt de Fontainebleau, au sommet d’une roche. Cette ambivalence illustre une réflexion sur l’accessibilité de l’art : doit-il être offert à tous ou réservé à ceux qui cherchent ? Olivier Carré ne tranche pas, mais pose la question, nous invitant à réfléchir sur la manière dont nous découvrons et engageons l’art.

Formé comme architecte, Olivier Carré intègre dans son œuvre une tension constante entre structure et gestualité. Ses installations et sculptures révèlent un souci marqué pour les lignes droites et les formes géométriques, héritées de sa formation technique, mais elles se libèrent souvent de cette contrainte dans une explosion de mouvement et de spontanéité. Cette dualité est particulièrement visible dans ses installations urbaines « illégales », où il respecte néanmoins méticuleusement les normes du BTP tout en jouant sur une liberté d’expression qui défie les conventions artistiques et juridiques. Olivier Carré démontre ici que la discipline et la spontanéité ne s’excluent pas, mais se complètent.

Il en va de même pour son expression picturale : du réalisme méticuleux exprimant un état d’esprit aux vibrantes textures abstraites éclatantes de vie, ces oppositions loin de révéler une hésitation ou une absence de style, traduisent au contraire une maîtrise de l’ambivalence comme langage artistique, un moyen pour Olivier Carré de refléter la complexité du monde et de notre époque.

À travers ses contradictions, Olivier carré nous montre que l’art est un acte d’équilibre ;  il ne simplifie pas le monde, il le déploie dans toute sa richesse, offrant à chacun une clé pour en explorer les paradoxes, nous rappelant que l’art est autant une découverte qu’une révélation.

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Ci-dessus, un Polaroid qu’il avait pris juste après l’installation de sa Tête n° 15, posée dans un espace isolé au milieu du tumultueux quartier de Brooklyn sur une île face au siège de l’O.N.U ; Olivier Carré prend cette photo mêlant sa sculpture massive et solitaire sur son rocher, superposée à la foule des gratte-ciels denses et géométriques de New-York qui paraissent s’amenuiser devant la solonelleté de ce visage brut qui semble émerger de la roche.

Dans l’art d’Olivier Carré, le réel et l’imaginaire s’entrelacent pour créer une vision polymorphe du monde : ses œuvres figuratives, souvent extrêmement détaillées, sont ponctuées d’éléments abstraits ou oniriques qui viennent perturber notre perception de la réalité.
Olivier Carré s’inscrit ici dans une tradition où l’art devient
une passerelle entre deux mondes, une manière
d’explorer l’indicible à travers le réel.

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En 1988, lorsqu’il installe ses Têtes sur les bunkers de la grande plage de Saint-Palais dans les Charentes, il incendie alors ses sculptures dans un geste perfomatif radical et apparement contradictoire sans, bien sûr, altérer la pierre, matériau de la permanence. En utilisant le feu, symbole de l’instant, pour embraser dans sa caresse une matière millénaire, il semble vouloir nous rappeler que même les formes les plus pérennes ne sont qu’un moment figé dans le flux du temps, tout ce qui persiste est enraciné dans l’instant.

Olivier Carré montre ici que l’éphémère et le durable ne sont pas nécessairement opposés : ils s’enrichissent mutuellement, cohabitant dans une dynamique perpétuelle, nous rappelant que même ce qui semble immuable est traversé par le temps. Olivier Carré nous invite ainsi à repenser nos notions du temps, de la mémoire et de la trace.

Ces dualités qui traversent l’œuvre d’Olivier Carré ne sont pas de simples oppositions : elles sont le reflet d’un monde en perpétuel changement, où les frontières entre les contraires deviennent floues. L’artiste embrasse cette complexité pour créer un art qui interroge et résonne, un art qui refuse de se figer dans une vérité unique.

Au travers de son travail, il nous invite à accepter les contradictions comme une partie intégrante de notre expérience, à voir le durable dans l’éphémère, le réel dans l’imaginaire et l’ombre tapie dans  la lumière.
Ses œuvres, à la fois profondément personnelles et universelles, sont un témoignage des paradoxes récursifs qui façonnent notre monde et notre perception de celui-ci.

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